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En collaboration avec l’Institut des droits humains et du développement en Afrique (Ihrda) et National endowment for democracy (Ned), le Pool des Avocats et défenseurs des droits humains du Bénin s’est penché, mardi 26 mars 2024 à Abomey-Calavi, sur les obstacles aux plaintes et contentieux relatifs aux droits de l’homme au Bénin.
Selon Bertin Assogba, Coordonnateur du Pool-Addh Bénin et Directeur Exécutif de Rdd Ong, la tenue de cette assise de réflexion, neuf mois après la mise en place (fin juin 2023) de la section Bénin du Pool, se justifie. « Nous avons constaté que malgré l’arsenal juridique, malgré toutes les sensibilisations, il y a des plaintes et il y a des contentieux qui n’aboutissent pas », a-t-il diagnostiqué. Fort de ce constat, le Pool Addh-Bénin a convié, outre ses membres adhérents à la création, d’autres participants Avocats, responsables d’Ongs et de plateformes des droits humains relatifs aux enfants, aux détenus, aux femmes et filles, au numérique ou à la gouvernance. « On a eu quand même la chance que tous ces acteurs ont participé à l’élaboration d’un message de paix qui sera adressé à l’endroit des différents acteurs, que ce soit les gouvernants, que ce soit les organisations de la société civile qui sont dans les questions de défense des droits humains, que ce soit également les partenaires techniques et financiers qui accompagnent les Etats sur les questions de promotion et de protection des droits humains », s’est réjoui Bertin Assogba qui précise ensuite : « nous allons voir ensemble comment en réalité cibler chaque acteur et orienter ce message de plaidoyer. Non seulement ce message de plaidoyer, mais également ressortir des actions concrètes qui sont formulées sous forme de recommandations pour pouvoir rendre ça plus opérationnel ». Venu de Banjul au nom de l’Institut des droits humains et du développement en Afrique, Me Désiré Bigirimana a noté tout de même des avancées dans cette phase pilote de mise en place de Pools dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Mali, au Sénégal, le Burkina-Faso, le Togo et récemment au Bénin. Des cas de violation des droits de l’homme ont été recensés à travers des rapports produits. « Je me suis déplacé ici pour parler du contenu des rapports qui nous ont déjà été soumis et voir qu’est-ce qu’on peut en tirer, qu’est-ce qu’on peut prioriser, qu’est-ce qu’on peut remettre à demain, qu’est-ce qu’on peut prendre en considération pour aujourd’hui. Donc la priorisation des activités qui jaillissent de ce qui aura déjà été réalisé pendant la première phase des activités du pool. Et après cela, on étudie ensemble ce qui pourrait être la demande en terme de finance pour que l’on puisse les planifier ensemble », dévoile l’Avocat international. Il faut dire qu’à cette rencontre, les participants ont eu droit à des communications sur les mécanismes juridiques de protection et de défense des droits de l’homme au Bénin et en Afrique ainsi que les stratégies de saisine des juridictions nationales et de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ; le contexte socioculturel favorisant les violations des droits des femmes, des filles et des enfants et les freins majeurs à la poursuite des auteurs. L’adoption du rapport et du message de plaidoyer a consacré la fin des échanges.
Le Pool-Addh Bénin en quelques mois…
La section Bénin du Pool Addh a quelques résultats qu’on peut mettre à son actif suivant le point fait par son Coordonnateur. « En moins d’un an, on a participé à la session du Forum africain des droits de l’homme et des peuples à travers la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Nous avons participé à la session de l’année dernière en Tanzanie, à Arusha avec un message de plaidoyer qui a été adressé. Nous avons également participé au Forum africain sur le comité des experts sur les questions des droits des enfants, l’année dernière en Ethiopie. Le Pool a accueilli également son homologue venu du Togo pour une visite d’échanges. A la fin, ils ont passé un message de plaidoyer, ils ont apprécié le niveau d’évolution des mécanismes que nous avons mis en place. Au-delà de tout ça, nous avons reçu assez de dénonciations, assez de violations des droits humains dont nous sommes en train de suivre la procédure judiciaire », a-t-il énuméré Bertin Assogba qui a saisi l’occasion pour exhorter les autres membres à faire les formalités d’adhésion au Pool. Une adhésion qui est d’ailleurs libre et gratuite.