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Les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales s’opposent à la suppression des sièges à eux réservés au Conseil économique et social depuis des décennies. Cette nouvelle donne est intervenue suite à la modification au Parlement de la loi organique de l’institution. En attendant la promulgation ou non du nouveau texte par le chef de l’Etat, le Professeur Théodore Holo s’est prononcé sur le sujet. Dans ce sixième extrait de l’entretien exclusif avec Africa Dev News, lire l’opinion de l’ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin.
Africa Dev News : Le 21 juin 2024, l’Assemblée nationale a modifié la loi organique du Conseil économique et social (CES), qui supprime désormais les sièges des centrales et confédérations syndicales au sein de cette institution de la République. Du côté des syndicats, on n’entend pas se laisser faire. Un mot sur cette actualité.
Je n’ai pas lu le texte, mais je crois savoir que nous avons parlé de Conseil économique et social. Doivent y être représentés, les acteurs économiques et les acteurs sociaux. C’est pour cela qu’il y a les opérateurs économiques, il y a aussi les travailleurs qui sont représentés par les syndicats ; il y a les Organisations de la société civile : la dimension sociale parce que c’est un lieu de dialogue et d’échanges, qui ne prend pas de décisions mais qui fait des propositions, des recommandations au chef de l’Etat. Par exemple le budget, avant d’être envoyé au Parlement, est envoyé au Conseil économique et social qui l’étudie. Le gouvernement n’est pas forcément lié par ses recommandations mais il a au moins cet éclairage qui lui permet peut-être de rectifier le tir en tenant compte des préoccupations des différentes composantes de la société. Je pense qu’il est légitime que les travailleurs, les organisations de la société civile, les opérateurs économiques et les universitaires, quelquefois même les organisations de développement, trouvent leurs places au sein du Conseil économique et social, qui est un organe de conseils et non de décisions. Je n’ai pas lu le texte, les motifs non plus. Mais j’ai cru comprendre que ce projet ne vient pas du gouvernement actuel, que ça date de 2004, un vieux texte. Pour moi, le problème ne se pose pas par rapport à la Rupture. C’est le fait déjà qu’en 2004 on ait pensé à cela. Il faut qu’il y ait ces composantes de la société au sein du Conseil économique et social.
Propos recueillis par Jacques BOCO