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« Tout handicap marche ». Cette initiative de l’Ong ‘’Be the Best’’ (Soyons les meilleurs), une organisation qui œuvre pour l’éducation, la santé et le bien-être des Béninois, a encore mobilisé du monde, cette année 2024. A sa deuxième édition consécutive à Cotonou, dimanche 1er décembre, cette activité sportive matinale qui s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale des personnes handicapées (3 décembre), a permis aux personnes handicapées fortement soutenues, de faire 3Km de marche, du ministère du Cadre de vie à la place de l’Amazone, avec des arrêts d’échauffement et d’étirement à chaque kilomètre. Pendant la procession, on pouvait lire sur des pancartes, entre autres messages : ‘’Mon droit de marche, mon droit de vivre’’ ; ‘’Rendons accessibles nos routes pour donner aussi envie aux personnes handicapées de sortir’’.
« Tout handicap a vraiment marché ce matin. Même nous que vous pensez qu’on n’a pas de handicap, on a des handicaps non visibles. Merci de reconnaître que chacun de nous quand il marche il fait du bien à son corps », s’est réjoui le Président du conseil d’administration de ‘’Be the Best’’, Ninon Ahoudjinou. Il a ensuite remercié toutes les associations partenaires de l’activité, à savoir Handicap international, la Fédération des associations des personnes handicapées au Bénin, Abekir, la mairie de Cotonou, le comité paralympic du Bénin. « La marche pour nous est une activité de réadaptation, qui peut permettre de potentialiser les capacités des personnes handicapées. C’est pour cela que nous accompagnons cette initiative pour montrer qu’une personne handicapée peut aussi faire du sport », a expliqué Maurille Tognon, représentant Handicap international.
L’autre point fort de cette activité a été le plaidoyer à l’endroit des décideurs du pays. « Le thème de la journée internationale des personnes handicapées est ‘’Appuyer le leadership des personnes handicapées pour un monde inclusif et durable’’ (…) Cela voudra dire que les personnes handicapées doivent être aussi associées à toutes les politiques, à tous les programmes pour pouvoir construire une société plus inclusive. Le handicap ne prévient pas. Cela peut arriver à tout le monde et à tout instant. Le combat que mène la Fédération des associations des personnes handicapées, ce n’est pas pour nous personnes handicapées. C’est surtout pour ceux qui deviendront personnes handicapées. Et ce n’est pas au moment où vous êtes personnes handicapées que vous allez commencer par chercher des solutions. Nous, on est déjà dans certaines difficultés, nous ne demandons qu’à la population, à la société de nous aider à gommer les différents obstacles qui font que nous sommes personnes handicapées », plaide le président de la Fédération des associations des personnes handicapées au Bénin, Nassirou Domingo.
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Parlant d’obstacles il a cité « les obstacles comportementaux », tels que le regard négatif, les préjugés. Aussi, a-t-il parlé « des obstacles environnementaux », qui ne leur facilitent pas l’accessibilité aux bâtiments, aux routes, à toutes les infrastructures en général… « Le message que nous portons avec l’Ong Be the Best, c’est le message de l’inclusion. Nous construisons beaucoup de routes. Nous avons des textes qui stipulent que nous devons respecter vraiment les mesures d’accessibilité pour les personnes handicapées. Essayons de les respecter dans les constructions pour que les personnes handicapées puissent avoir accès à tous les endroits », insiste à son tour Maurille Tognon au nom de Handicap international. Le chef service des Affaires scolaires et sportives, Point focal handicap à la mairie de Cotonou, Joel Enert Djego qui représentait l’autorité municipale va, quant à lui, énumérer des actions concrètes réalisées par la municipalité pour ce qui est de la prise en compte des spécificités au niveau des personnes handicapées. « Le message du maire de la ville de Cotonou dans le cadre de la Journée internationale des personnes handicapées, se résume en trois mots forts équité, égalité et accessibilité », a confié M. Djego.
Le Pca de l’Ong ‘’Be the Best’’ va profiter de l’occasion pour saluer tous ces efforts qui se font aussi bien à la base qu’au niveau central. Il a reconnu que depuis la rencontre du chef de l’Etat Patrice Talon avec les personnes handicapées il y a deux ans, les lignes bougent, cependant on peut en faire plus. « Il y a les décrets, les arrêtés qui ont été signés, il y a la mise en application qui a commencé… Dans les ouvrages qui se font aujourd’hui, par exemple la cité ministérielle, les marchés, il y a l’accessibilité qui est prise en compte, même les toilettes où les personnes à mobilité réduite doivent être prises en compte. Donc il y a beaucoup de choses qui se font mais il reste des choses à faire. Il reste à ajuster les anciens bâtiments, les anciens édifices qui étaient là avant que les nouveaux projets arrivent, de façon à ce que l’accessibilité pour tous soit vraiment totale », a indiqué Ninon Ahoudjinou.
